Jean-François Maubert : La passion du bois
Jean-François Maubert l’admire, le façonne et le sublime depuis toujours.

Jean-François Maubert : La passion du bois

Son idylle avec le bois est presque une évidence. Jean-François Maubert l’admire, le façonne et le sublime depuis toujours. Ce Solognot pure souche s’est imprégné de la nature environnante pour devenir un créateur. Créateur de meubles et de sculptures, parfois monumentales, parfois plus discrètes, mais toujours surprenantes. Immersion dans son atelier, installé à Contres.

« Représenter des animaux, c’est un geste à peine conscient. Cela coule de source pour quelqu’un du territoire »

Avec une profonde humilité, Jean-François Maubert nous le fait comprendre. Sa passion pour le bois remonte à bien longtemps. À la réflexion, c’était en fait un besoin. « Il fallait que je travaille le bois, se remémore-t-il. J’ai commencé avec des formes très classiques. » Doté d’un bagage en ébénisterie et menuiserie et après une formation complète à la fameuse école Boulle, Jean-François Maubert a l’occasion d’assister un grand sculpteur parisien. « Il avait une technique impressionnante, poursuit-il. Après ça, les portes pouvaient s’ouvrir. » Ce n’est qu’une fois de retour dans sa Sologne natale que l’artiste élit Contres pour domicile. Il aménage, depuis 1993 et au fil des années, un atelier qui deviendra aussi son showroom. Ce qui lui plaît, c’est d’accueillir les curieux. Et il y en a.

À l’étage de son showroom, une véritable arche de Noé
À l’entrée de la ville, il suffit de suivre les petits panneaux de bois. Le sculpteur est au bout de l’allée. Dans plusieurs pièces, Jean-François Maubert présente ses diverses collections, toutes émanant de périodes bien précises de sa vie d’artiste. « Comme dans toute carrière, il y a un cheminement. Dans les inspirations, dans les formes, dans la recherche de la matière », explique-t-il. Parmi ces phases, Jean-François Maubert a été le créateur de tout un bestiaire plus ou moins sauvage, plus ou moins solognot, qu’il loge à l’étage du showroom. L’artiste le présente avec émotion. « Représenter des animaux, c’est un geste à peine conscient. Cela coule de source pour quelqu’un du territoire », mentionne-t-il. Certains sont mêmes exotiques. « Je n’ai pas beaucoup voyagé mais je voyage énormément dans mon imaginaire. »

Bureau-rhinocéros et secrétaire-vachette
Amoureux des courbes du bois et de ses infinies possibilités de modelage, il passe son temps à la recherche de nouveaux dialogues, de nouvelles techniques. « Le bois, c’est une invitation au toucher », dit-il sans hésiter à son public. Sur certaines pièces, notamment le mobilier, Jean-François Maubert a intégré le métal au jeu de création. Pour des questions pratiques surtout, « pour les œuvres monumentales et en extérieur », avoue-t-il. Le métal coloré, mêlé à la chaleur du bois, compose des œuvres étonnantes et ludiques. Parfois drôles. On retrouve à la fois le bureau rhinocéros ou encore le secrétaire-vachette, qui sera bientôt acheminé dans un intérieur à Boston.


Pour le coup de cœur du public
Avec amusement, Jean-François Maubert crée sans fin. Son public fonctionne au coup de cœur. « Parfois, ce n’est que des années après avoir découvert mon travail que certaines personnes reviennent m’acheter la pièce qu’ils avaient repérée », constate l’artiste. Pour se faire connaître, il mise beaucoup sur les salons d’art parisiens où il se rend deux ou trois fois par an. Il peut également compter sur les expositions pour mettre en lumière son travail. Avec émotion et pudeur, Jean-François Maubert semble lié intimement aux quelque 150 pièces de son catalogue. Et pourtant, lui se dit toujours animé par la suivante. Celle qui n’est encore qu’une idée, un challenge, une envie. Celle qui n’est encore qu’un rêve et qui deviendra bientôt une réalité.